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Le regard des proches

Ted, drôle de coco

Sur les planches d’Émilie Gleason, il n’y a pas de cases. Peut-être parce qu’elles ne pourraient pas contenir le corps de Ted qui tient à peine dans la hauteur des strips. Il est tout en bras et en jambes et ses gesticulations géométriques signalent le trouble qui l’habite lorsque son quotidien est perturbé.

La perturbation ne vient pas de lui, mais bien du monde extérieur : un métro bondé, une sirène nocturne, un cadeau imprévu, le nouvel ami de sa sœur, et… les autres en général.

Émilie Gleason rend compte de ce trouble dans le dessin du corps de Ted : un corps trop grand pour les cases que Ted ne peut dompter que dans les répétitions de séquences routinières, des mouvements de sémaphore que nul ne sait interpréter, un corps sans visage lorsque Ted ne parvient pas à se connecter à ses émotions, un corps qui réunit toute la famille dans une étrange chorégraphie de la contrainte.

Ted, drôle de coco

Emilie Gleason

© Atrabile 2018

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